Fusion Acquisition : le guide complet pour tout connaitre

En tant que financiers qui se respectent, nous connaissons tous l’aura autour du secteur de la Fusion Acquisition. Entre horaires inavouables et bonus indécents, l’univers des Fusions – Acquisitions (ou « Mergers & Acquisitions / M&A » pour nos amis bilingues), bien que majoritairement plébiscité par une grande partie des étudiants d’école de commerce, n’en demeure pas moins un secteur complexe. Mais pas de panique ! Nous sommes là pour vous aider à démystifier ce secteur tant convoité. 

Fusion acquisition Le Loup de Wall Street

La Fusion Acquisition, qu’est-ce que c’est ? 

Le terme « Fusion Acquisition » désigne la fusion entre deux entreprises, un acheteur (« Buy side ») et un vendeur (« Sell side »), ou l’acquisition de l’une par l’autre. Une opération de Fusions – Acquisitions peut donc prendre plusieurs formes comme la cession d’une entreprise à une autre, l’acquisition d’une entreprise cible, l’acquisition ou la vente d’une division d’une entreprise ou encore, la vente ou l’acquisition d’un ou plusieurs actifs. 

Pour mener à bien une cession ou une acquisition, les deux entreprises vont devoir mandater des banques d’affaires qui endosseront alors le rôle de conseiller financier lors de la transaction. 

  • Lors d’une opération Sell side (côté vendeur), la banque accompagnera l’entreprise vendeuse. 
  • Lors d’une opération Buy side (côté acheteur), la banque accompagnera l’entreprise acheteuse. 

Les différents types de Fusion Acquisition

Au-delà de la simple distinction entre acheteur et vendeur, plusieurs types de Fusions – Acquisitions sont à reconnaitre.  

Ces subtilités sont principalement liées à l’objectif de l’acheteur pour mener son opération de fusion acquisition : 

  • L’intégration verticale : qui consiste à racheter un client et / ou un fournisseur. 

Exemple : en 1996, l’acquisition de Turner Broadcasting System (groupe audiovisuel américain dont le réseau le plus connu est la chaine d’information CNN) par Time Warner (entreprise câblo-opératrice américaine). Cela a ainsi permis à Time Warner qui produisait du contenu audio-visuel d’avoir sa propre activité de diffusion grâce à cette acquisition. Ce fut aussi la stratégie de Rockefeller à la fin du XXème siècle lorsqu’il acheta de multiples entreprises de stations-service. Comme son groupe pétrolier Standard Oil détenait déjà des puits de pétrole et des raffineries, en achetant des stations essences, il se positionnait sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la première goutte de pétrole brut au réservoir à essence du client final. 

  • L’intégration horizontale : qui consiste à racheter un concurrent sur le même marché. 

Exemple : en 2014, la fusion entre Fiat (constructeur automobile italien) et Chrysler (constructeur automobile américain) pour former le groupe Fiat Chrysler Automobiles. Ainsi, Chrysler a pu s’ouvrir sur le marché automobile européen, et Fiat le marché américain. 

  • Le conglomérat : qui est un regroupement de plusieurs entreprises aux activités différentes. 

Exemple : LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy). Le groupe est en effet le leader mondial du secteur du luxe. Mais le luxe est une activité large, vous ne trouvez pas ? On considère donc que LVMH est un conglomérat qui cherche à acquérir tout type d’entreprise qui entrerait dans la case « Luxe » : des entreprises de mode (Dior), de maroquinerie (Louis Vuitton), de spiritueux (le cognac Hennessy), des vignobles (les champagnes Moët), des joaillers (Tiffany) et des horlogers (Tag-Heuer). 

Les différentes classifications d’une opération de Fusion Acquisition

On distingue 3 classifications bien distinctes qui caractérisent les opérations de Fusions & Acquisitions en fonction de la taille de l’opération : 

  • « Small cap » : toutes les opérations dont le prix de cession est inférieur à 30M€. 
  • « Mid cap » : toutes les opérations dont le prix de cession est compris entre 30M€ et 150M€. 
  • « Large cap » : toutes les opérations dont le prix de cession est supérieur à 150M€. 

Note : M€ = Millions d’euros 

En fonction de la catégorie de taille, l’opération fera intervenir plus ou moins d’intervenants. Parfois, lorsqu’une grande entreprise mène une opération Small cap, elle possède déjà en interne les compétences et les ressources nécessaires pour gérer une grande partie du travail. Par conséquent elle n’a pas forcément besoin de mandater à une banque d’affaires. 

Au contraire, une opération de Fusion Acquisition Large cap fait intervenir de nombreux acteurs : des banques d’affaires qui vont conseiller l’acheteur et le vendeur, des cabinets d’expertises comptables pour gérer les effets de l’opération sur les bilans des deux entreprises et surtout, des cabinets d’avocats spécialisés, qui vont vérifier que l’opération de Fusion Acquisition ne contrevient à aucune loi et plus particulièrement, aux règles de libre-concurrence en devenant « trop » grosse une fois l’acquisition finalisée. 

Les principaux acteurs d’une transaction de Fusion Acquisition et leurs rôles 

Les banques d’affaires  

Elles ont un rôle crucial dans une opération M&A puisqu’elles gèrent le processus de A à Z. Entre pitcher l’entreprise à vendre, estimer la valorisation, organiser les meetings entre acheteurs et vendeurs ou encore prendre part aux négociations, elles ont un véritable rôle de chef d’orchestre. 

La banque d’affaire a un rôle assez particulier puisqu’elle agit autant comme un soutien financier en aidant par exemple à calculer des valorisations que comme un agent commercial. En effet, si elle conseille le vendeur, c’est elle qui va essayer de négocier avec l’acheteur pour augmenter le plus possible le prix. Au contraire, si elle conseille l’acheteur, elle va essayer de négocier le prix à la baisse. 

Les cabinets d’avocats M&A   

Les cabinets d’avocats M&A sont chargés de rédiger l’ensemble de la documentation contractuelle, légale, corporate et réglementaire (exemples : share purchase agreement, management package, etc…).  

 Ils assurent également certaines étapes cruciales non couvertes par les banques d’affaires comme : la consultation des instances représentatives du personnel, des commissaires aux comptes, des actionnaires, relations avec les autorités de régulation (l’AMF, l’Autorité de la concurrence, les autorités sectorielles, etc…). 

Les cabinets d’avocats vont ainsi vérifier qu’aucune loi n’empêche l’opération de fusion acquisition d’avoir lieu et qu’une fois l’opération terminée, la nouvelle situation des deux entreprises sera toujours en règle le droit des sociétés et la loi de manière plus générale.

Parfois une opération Large cap concerne des entreprises tellement grandes que l’opération risquerait de fausser la concurrence en créant à la fin un acteur qui aurait une situation de monopole, ce qui est illégal dans de nombreux pays et dans l’Union Européenne. Dans ce cas l’acheteur, pour avoir le droit d’acheter, doit en parallèle vendre certaines de ses activités à des concurrents. Par exemple, lorsqu’AB Inbev (n°1 mondial de la bière) a acquit SAB Miller (le n°2 mondial de la bière), l’entreprise aurait possédé tellement de marques de bières différentes qu’elle aurait été en situation de monopole. L’Union Européenne a alors demandé à AB Inbev de céder certaines marques (comme Peroni) pour avoir le droit d’acquérir SAB Miller. 

Ce sont les cabinets d’avocats qui négocient cela avec les autorités et qui défendent les intérêts de leurs clients. 

Exemples de cabinets d’avocats M&A : Bredin Prat, Darrois Villey Maillot Brochier, Cleary Gottlieb Steen & Hamilton, Skadden, etc… 

Les cabinets d’audit  

Ils apportent leurs expertises principalement lors des phases de due diligence grâce à leurs équipes de transactions services. En effet, ils vont auditer la transaction et s’assurer de l’authenticité des documents partagés entre les deux entreprises et avec les acteurs extérieurs. 

A noter que les membres du « Big Four » (KPMG, Deloitte, EY et PWC) disposent également d’équipes M&A leur permettant de se positionner en tant que banque d’affaires sur une transaction. Toutefois, il est important de garder à l’esprit que ce n’est pas leur cœur de métier. 

Exemples de cabinet d’audit en dehors du Big Four : Mazars, BDO, etc… 

Les différents types de banques d’affaires en Fusion Acquisition

Il existe quatre types de banques d’affaires dont nous allons vous décrire les principales différences : 

Les « Bulge Bracket Investment Banks »  

On commence par les plus grandes stars du milieu de la Fusion Acquisition avec les plus grandes banques mondiales. Elles ont la capacité d’offrir tous les produits et services financiers à leurs clients. Elles travaillent sur les plus grosses opérations (i.e. dont la valorisation dépasse généralement le milliard d’euro) et ne sont pas sectorisées. Elles sont très réputées et sont reconnues par leur « brand name ». 

Beaucoup du folklore autour des Fusions – Acquisitions est lié à ces banques qui brassent des milliards. 

Exemples de Bulge Bracket : JP Morgan, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank of America Merrill Lynch, etc… 

Fusion Acquisition avec JP Morgan
M&A Goldman Sachs
Morgan Stanley Fusion Acquisition

Les « Elite Boutique Banks » 

Ces boutiques sont une alternative aux Bulge Brackets.  

De taille inférieure, elles ont tendance à être spécialisées en Fusion Acquisition et restructuring, à la différence des Bulge Brackets qui ont une gamme de produits et services beaucoup plus fournie.  

Néanmoins, les Elite Boutiques n’en demeurent pas moins aussi prestigieuses que les Bulge Brackets et offrent des débouchés professionnels tout aussi intéressants.  

Les noms de ces banques font en général rêver et tout junior qui y décroche un stage ou un premier job aura un CV prisé par n’importe quelle entreprise. 

Exemples d’Elite Boutiques : Lazard, Rothschild & Cie, Evercore, Moelis, etc… 

Lazard banque M&A
Banque Rothschild Fusion Acquisition
Evercore banque

Les « Middle Market Banks » 

Ces banques ont une vaste gamme de produits et services financiers ainsi qu’une présence géographique globale.  

Toutefois, elles travaillent sur des deals généralement inférieurs à 1 milliard d’euros. Les débouchés professionnels sont également intéressants bien que légèrement en dessous des Bulge Brackets et Elite Boutiques. 

Malgré tout, décrocher un job en Fusion Acquisition dans l’une de ces banque fera briller votre CV aux yeux de beaucoup de recruteurs. 

Exemples de Middle Market Banks : Lincoln International, Macquarie, Baird, Houlihan Lokey, etc… 

Lincoln Fusion Acquisition
Macquire fusion acquisition
Baird Bank

Les « Industry-Specific Boutiques » et « Regional Boutique Banks »  

Beaucoup plus spécialisées que les banques décrites ci-dessus, elles ont tendance à traiter des deals inférieurs à 100 M€. 

Elles sont généralement spécialisées dans des secteurs d’activités qu’elles connaissent sur le bout des doigts. 

Leur hyper spécialisation et leur expertise leur valent donc d’être vues comme des références et si vous y décrochez un job ou un stage, vous serez, vous aussi, perçu comme un spécialiste du secteur en question. 

Exemples d’Industry-Specific Boutiques : Allen & Co (TMT = Technologies, Médias et Télécommunications), Clipperton Finance (TMT), Green Giraffe (Energie), Natureo finance (Energie), etc… 

Exemples de Regional Boutique Banks : généralement toutes les banques d’affaires Mid cap et Small cap non spécialisées tel que Largillière Finance, In Extenso Finance & Transmission ou encore Equideals. 

Les étapes d’une opération de Fusion Acquisition 

Les différentes étapes d’une opération M&A diffèrent en fonction du côté où la banque d’affaires se situe entre Buy-side et Sell-side

Sell side (côté vendeur) 

  1. Dans une opération de cession, la banque d’affaires mandatée va, dans un premier temps, s’entretenir avec l’entreprise vendeuse afin d’obtenir toutes les informations nécessaires sur son business. À la suite de ce meeting, la banque d’affaires va préparer un « teaser » sur l’entreprise à céder ainsi qu’une liste d’acheteurs potentiels. Le teaser est un résumé exécutif qui regroupe les principales informations sur une entreprise (descriptif de l’activité, indicateurs clés, etc…). Il a pour but d’être envoyé à des potentiels acheteurs qui manifesteront (ou non) un intérêt. Par conséquent, le teaser doit toujours être anonyme et très vendeur. 
  1. Dans un second temps, la banque d’affaires et l’entreprise vendeuse vont se rencontrer une nouvelle fois afin de valider le teaser et la liste des potentiels acheteurs à contacter. Une fois validés, la banque d’affaires peut commencer l’étape de démarchage commercial qui consiste à envoyer le teaser à tous les acheteurs potentiels sélectionnés. Vous l’aurez compromis, la banque d’affaires doit donc très bien connaître le secteur d’activité en question pour connaître toutes les entreprises qui pourraient être intéressées. 
  1. A réception du teaser, les potentiels acheteurs qui souhaitent entrer dans le processus de négociation vont devoir signer un Non Disclosure Agreement (« NDA » ou en français « Accord de non-divulgation »). En signant ce document, l’acheteur potentiel consent à ne pas divulguer les informations qui vont lui être communiquées sur l’entreprise vendeuse. 
  1. Une fois le NDA signé, la banque d’affaires va envoyer un mémorandum d’investissement sur l’entreprise vendeuse à l’acheteur potentiel. Le mémorandum d’investissement est un dossier exhaustif qui contient une description très détaillée de l’entreprise vendeuse, de son activité ainsi qu’une analyse sectorielle et concurrentielle. Il comporte également les états financiers ainsi que la valorisation de l’entreprise à céder afin de préciser un premier prix pour le deal, qui sera ensuite à la base de nombreuses négociations. C’est ce mémorandum qui sert de support à la négociation lors d’une opération de Fusion Acquisition. 
  1. Quelques semaines après l’envoi du mémorandum d’investissement, la banque d’affaires va envoyer une demande d’indication d’intérêt aux acheteurs potentiels. Les potentiels acheteurs qui ont signé le NDA et qui ont eu le temps d’étudier le mémorandum dans son intégralité, vont devoir confirmer (ou non) leur intérêt pour le deal. En cas de confirmation d’intérêt, la banque d’affaires organise un meeting entre l’entreprise à vendre et chaque acheteur potentiel séparément. 
  1. A la suite du meeting, si l’acheteur potentiel souhaite acheter l’entreprise à vendre, il va envoyer une lettre d’intention ou Letter Of Intent (« LOI ») dans laquelle, il confirme son intention et renseigne un prix ferme. 
  1. Si l’entreprise vendeuse accepte la LOI, une phase de Due Diligence (plus communément appelée « Due Dil ») s’amorce durant laquelle le côté acheteur va vérifier toutes les informations prétendues par le vendeur. Tous les documents vont être placés sur une « Data Room » qui est une plateforme virtuelle à accès limité (un Cloud si vous préférez) permettant à l’acheteur et au vendeur de stocker et d’échanger tous les documents relatifs à l’opération. En général, le vendeur va demander énormément d’informations et de documents (juridiques, financiers, techniques, administratif, etc…) afin de s’assurer qu’il n’y a pas « anguille sous roche » avant de signer le chèque de plusieurs millions (ou milliards) d’euros pour acheter la cible. Les avocats et la banque d’affaire qui conseillent l’acheteur vont avoir énormément de travail puisque c’est généralement eux qui assurent la majeure partie de ce travail de vérification. Comme ils engagent leurs responsabilités tout est vérifié, re-vérifié et re-re-vérifié. 
  1. Une fois la Due Diligence terminée, un Share Purchase Agreement (« SPA ») va être rédigé afin de permettre le closing de la transaction. Ce SPA récapitule les conditions de la Fusion Acquisition. 
  1. Les deux entreprises procèdent au closing de l’opération en signant le SPA
  1. Phase d’intégration de l’entreprise vendue au sein de l’entreprise acheteuse. A noter que certains ajustements post-closing peuvent être nécessaires (comptables, juridiques ou financiers). 

Buy side (côté acheteur) 

  1. Dans une opération de Fusion Acquisition, l’entreprise acheteuse va mandater une banque d’affaires pour l’accompagner dans le rachat d’une société cible afin d’étendre son activité et de croître. 
  1. Dans un premier temps, la banque d’affaires va effectuer une recherche de cibles potentielles en se basant sur les critères du client. La banque d’affaires va s’assurer que l’acquisition envisagée sera vraiment bénéfique pour son client en identifiant les possibles synergies. 
  1. Une fois la liste de cibles potentielles validée, la banque d’affaires va rédiger un teaser informant des intentions d’achat de son client. 
  1. La banque d’affaires signe un NDA pour accéder au mémorandum de l’entreprise qui aura répondu favorablement au teaser. La banque d’affaires va ensuite réaliser une présentation de chaque entreprise ciblée à destination de son client, accompagnée d’une estimation de la valorisation. 
  1. Si le client souhaite avancer avec une des sociétés cibles proposée par la banque, un meeting est organisé entre Buyer & Seller. 
  1. Si le Buyer est intéressé, il rédige une LOI avec un prix ferme. 
  1. Si le Seller accepte la LOI, la phase de Due Diligence débute. Comme pour le côté Seller, cette phase de Due-Diligence va permettre de checker tous les aspects de l’opération. 
  1. Une fois la Due Diligence terminée, un SPA va être rédigé afin de permettre le closing de la transaction. 
  1. Les deux entreprises procèdent enfin au closing de l’opération de Fusion Acquisition en signant le SPA
  1. Phase d’intégration de l’entreprise vendeuse au sein de l’entreprise acheteuse. A noter que certains ajustements post-closing peuvent encore une fois être nécessaires. 

Sell side ou Buy side, quel côté choisir ?  

Vous hésitez entre Sell side et Buy side ? Pas d’inquiétude, voici un récapitulatif des avantages de chaque côté. A vous de voir ce que vous préférez. 

Fusion Acquisition en Sell side 

  • Par définition, les probabilités de closer un deal sont plus élevées qu’en Buy side
  • Vous étudierez en détail une entreprise ainsi que son secteur d’activités. 
  • Vous suivrez la transaction du début jusqu’à la fin.

Fusion Acquisition en Buy side 

  • Vous développerez une vision « investisseur » qui pourra séduire si vous souhaitez poursuivre votre carrière en Private Equity
  • La diversité des entreprises étudiées vous fera gagner plus d’expérience que du côté vendeur où vous serez focalisés que sur une entreprise par transaction. 

Les plus grandes Fusions Acquisitions de l’histoire 

Vous trouverez, ci-dessous, le top 5 des plus grandes opérations de Fusions – Acquisitions classées par valorisation. 

On vous prévient : les milliards vont pleuvoir et avec eux les bonus des banquiers et avocats ! Des opérations comme celles-ci ont inspiré de nombreux films, romans et ont fait couler beaucoup d’encre dans la presse et sur des contrats. 

Note : M = million et Bn = milliard 

1/ Vodafone AirTouch & Mannesmann AG – 202,8 Bn$ 

En Février 2000, l’entreprise britannique Vodafone AirTouch décide d’acquérir le conglomérat allemand Mannesmann AG pour 202,8 milliards de dollars. Le début des années 2000 a été marqué par la bulle internet et par une envolée des valorisations sur le secteur des télécoms ce qui a aidé à atteindre une valorisation aussi astronomique pour cette Fusion Acquisition en particulier.

Autant vous dire qu’après ce deal, tous les banquiers qui ont participé à l’opération se sont achetés un nouveau costume sur-mesure et un joli cabriolet italien ! Même Gordon Gekko dans le film Wall Street aurait louché sur une opération de cette ampleur. 

Banques impliquées : Warburg Dillon Read, Morgan Stanley, Merrill Lynch, JP Morgan and Deutsche Bank 

Vodafone M&A

2/ AOL & Time Warner – 181,6 Bn$  

Toujours au cœur de la bulle internet, Time Warner et AOL se rapprochent pour former AOL Time Warner. Toutefois, l’opération est closée juste avant l’éclatement de la bulle Internet et les actions AOL perdront 60% de leur valeur environ 2 ans après la fusion (ne vous inquiétez pas, les banquiers ont quand même touché leurs bonus pour ce deal).  

Le groupe présentera au 1er trimestre 2002 une perte nette de 54 Bn$, un véritable record. En 2009, Time Warner et AOL se séparent, c’est la fin d’une méga-fusion considérée comme le plus grand fiasco de l’histoire (et oui comme dirait l’autre « shit happens… »). 

Banques impliquées : Goldman Sachs, Merrill Lynch, Salomon Smith Barney, Morgan Stanley. 

La fusion acquisition de AOL et TIme Warner

3/ Verizon Communications & Cellco (devenu Verizon Wireless) – 130,3 Bn$  

Verizon Wireless est un opérateur de télécoms mobiles crée en 2000 aux USA sous le nom de Cellco Partnership, détenu à 55% par Verizon Communications et à 45% par Vodafone. En 2013, Verizon décide de racheter les parts de Vodafone pour devenir le seul actionnaire de Cellco. Pari judicieux puisque Verizon Communications fait maintenant partie des plus grands opérateurs télécoms au monde. 

Banques impliquées : JPMorgan, Morgan Stanley, Goldman Sachs, UBS, Merill Lynch. 

fusion acquisition Verizon

4/ AB Inbev – SABMiller – 110,3 Bn$  

AB InBev, une entreprise brassicole (un brasseur de bière pour les non-initiés) belgo-brésilien leader mondial de son secteur, décide de racheter le brasseur britannique SAB Miller, n°2 mondial de la bière en octobre 2016. Autant vous dire que quand le n°1 décide de racheter le n°2, à la fin on obtient un véritable mastodonte sur son secteur ! 

Nos lecteurs les plus avertis auront sans doute reconnu le groupe AB Inbev puisqu’il détient des marques de bières mondialement connues comme Budweiser, Corona, Stella Artois, Leffe ou encore Hoegaarden. En fait, quand vous achetez une bière dans votre supermarché, vous avez de bonnes chances qu’elle appartienne à Ab Inbev ! 

Banques impliquées : Lazard, Deutsche Bank, BNP Paribas, Morgan Stanley, J.P. Morgan. 

Logo AB Inbev
Fusion acquisition SAB Miller et AB Inbev

5/ AT&T & Time Warner – 85 bn$  

Après l’échec cuisant de la Fusion Acquisition avec AOL, Time Warner retente sa chance en 2016. Approché par AT&T, l’opérateur télécoms historique américain, la fusion prendra 2 ans avant d’être validée par la justice américaine en 2018. Il avait été reproché que cette fusion aurait des conséquences négatives pour les consommateurs car cela aurait diminué la concurrence sur le secteur, donc le choix pour les clients. Cette fusion verticale (Time Warner et un producteur de contenus et & AT&T est un distributeur de contenus) donne donc naissance à un nouveau mastodonte de l’Entertainment qui peut désormais aller chatouiller le groupe leader Disney. 

Banques impliquées : Perella Weinberg Partners, JPMorgan Chase, Bank of America Merrill Lynch and Allen & Co. 

AT&T et Time Warner

Tout savoir pour travailler en fusion acquisition

Les missions d’un analyste M&A 

A cet endroit de l’article, vous disposez désormais des connaissances élémentaires pour appréhender le secteur des Fusions – Acquisitions. Vous souhaitez vous lancer ? Un instant ! Nous allons vous présenter les missions quotidiennes d’un analyste M&A en banque d’affaires. Vous noterez que cette liste est non exhaustive : 

  • Rédaction des teasers et des mémorandums d’investissement ; 
  • Listing d’entreprises cibles ; 
  • Analyses sectorielles et concurrentielles ; 
  • Réalisation et modélisation de valorisations financières (vous avez intérêt à savoir utilisé Excel parce que ce n’est pas avec votre calculatrice de lycée que vous vous en sortirez !) ; 
  • Analyses financières diverses ; 
  • Contact avec les clients ; 
  • Encadrement des stagiaires M&A. 

Les missions d’un stagiaire M&A sont similaires à celles de l’analyste à la différence que le stagiaire est staffé par l’analyste et n’a donc pas de dimension managériale dans son poste. 

Les qualités requises pour intégrer un poste en Fusion Acquisition 

Comme vous l’avez compris, du fait de ses missions complexes et à forte responsabilité, le poste d’analyste Fusions – Acquisitions ne s’adresse pas à tout le monde bien que ce soit un métier vraiment passionant.  

Ci-dessous, une liste, encore une fois non exhaustive, de connaissances et qualités très appréciées et recherchées des recruteurs. 

  1. Hard skills pour travailler en Fusion Acquisition 
  • Connaissances très pointues des états financiers et des liens qui les unissent ; 
  • Les méthodes de valorisations ne doivent plus avoir de secrets pour vous (DCF, DDM, Multiples, etc…) ; 
  • Vous devez savoir modéliser sur Excel ; 
  • Enfin, vous disposez de bonnes compétences analytiques et de synthèse. 
  1. Soft skills pour travailler en Fusion Acquisition 
  • Vous êtes prêts à absorber une charge de travail importante (et oui, lorsqu’un client vous paye des millions pour acquérir une entreprise qui vaut des milliards, autant vous prévenir que les apéros chez votre meilleur pote le vendredi soir à 19 heures sont terminés) ; 
  • Vous prêtez attention au moindre détail pour rendre des documents irréprochables ; 
  • Vous avez de bonnes capacités rédactionnelles ; 
  • Vous avez une bonne résistance au stress et un fort esprit d’équipe. 

Vous savez maintenant comment donner du relief à votre CV et votre lettre de motivation pour attirer l’attention des recruteurs ! 

Les débouchés d’un poste en Fusion Acquisition 

Vous êtes convaincus que votre carrière doit débuter en M&A, mais en tant que visionnaires hors-pairs, vous pensez déjà à l’après. Vous avez entièrement raison ! 

Les débouchés après un poste en Fusions – Acquisitions sont nombreux et font rêver beaucoup de monde.  

Si vous souhaitez revenir à un rythme plus chill afin de profiter de weekends entre amis, vous aurez un véritable passe-droit pour tous les postes en finance d’entreprise. Personne n’aura en effet de CV plus attirant que le vôtre et aucun recruteur ne vous fermera sa porte

En revanche, si vous rêvez d’une vie à la Harvey Specter, nous avons sélectionnés pour vous une liste d’opportunités post-M&A auxquelles vous pourrez prétendre : 

  1. Private Equity 
  1. Hedge Fund 
  1. Asset Management 
  1. M&A en Corporate 
  1. Autres divisions de la banque 
  1. Entrepreneuriat (et oui, business is business et personne ne connait mieux le business qu’un banquier d’affaires) 

Pourquoi vous devriez travailler en Fusion Acquisition ?

Désormais, vous connaissez les missions, les qualités requises et les débouchés d’un poste en Fusions – Acquisitions, mais vous êtes encore sceptiques sur l’intérêt de faire ce move et vous avez raison !  

Le M&A n’est pas fait pour tout le monde et mieux vaut en avoir conscience avant de se lancer. Les Fusions – Acquisitions s’adressent tout particulièrement à ceux qui veulent : 

  1. Connaitre la finance d’entreprise sur le bout des doigts ; 
  1. Être un geek hors pair en modélisation financière ; 
  1. Obtenir des connaissances sectorielles remarquables ; 
  1. Acquérir une véritable étique de travail ; 
  1. Embrasser une carrière professionnelle sans précédents ; 
  1. Gagner un tas d’argent (le nerf de la guerre non ?!). 

Le monde de la fusion acquisition s’apparente à une classe préparatoire professionnelle en finance d’entreprise. Débuter sa carrière en Fusions – Acquisitions vous apportera une expérience riche et très recherchée en finance. Un véritable booster de carrière ! 

Le revers de la médaille de la fusion acquisition

Comme évoqué plus haut, le secteur Fusions – Acquisitions n’est pas fait pour tout le monde. Prenons un instant pour s’arrêter sur la partie cachée de l’iceberg M&A. 

  1. Les tâches peuvent être répétitives après quelques années passées en M&A (comme tous les postes finalement, non ?). 
  1. Garder un équilibre vie professionnelle / vie privée sera difficile. C’est le prix à payer si vous souhaitez devenir un tueur à gages de la finance d’entreprise. Mais c’est un prix qu’on paye généralement assez facilement tellement le job est passionnant
  1. La charge de travail sera conséquente et vous devrez faire preuve d’une grande résistance au stress.  
  1. L’insertion en Fusions – Acquisitions n’est pas donnée à tout le monde. En plus d’une sélection très élitiste, les postes en M&A sont très prisés. Il est donc primordial d’être parfaitement préparés si vous avez la chance de décrocher un entretien ! 

La Fusion Acquisition en entreprise (dans un Corporate pour les initiés) 

Vous souhaitez travailler en Fusion Acquisition mais pas forcément dans une banque ? C’est aussi possible. 

Lors de votre quête du Saint Graal, vous tomberez sans doute sur des postes Fusions – Acquisitions dans les plus grandes entreprises du CAC40 ou dans des start-ups innovantes. Et oui, les entreprises ont aussi besoin de ressources et de compétences en interne pour gérer leurs deals. Elles ne peuvent pas se reposer uniquement sur leurs banquiers. 

La principale question qu’on se pose tous : que vaut un poste en M&A au sein d’un Corporate ? Nous allons tenter d’y répondre en vous apportant des éléments de réponses : 

Les avantages :

  1. En Corporate, vous arriverez à obtenir un bon équilibre vie professionnelle / vie privée et beaucoup plus intéressant qu’en banque ! Les horaires sont généralement similaires à celles de n’importe quel autre poste financier dans ces entreprises puisque passée une certaines heure le soir, on envoie le boulot à sa banque (quitte à la payer des millions autant en profiter un peu, non ?) 
  1. La rémunération sera, évidemment, inférieure à une rémunération banque d’affaires, mais restera tout de même très intéressante et généralement supérieure aux autres postes financiers !  
  1. En Corporate, vous serez le client et non plus le conseiller financier que vous étiez en banque d’affaires. Et qui dit côté client, dit le client est roi. Vous et votre équipe serez en position d’exiger ce que vous voudrez auprès de votre banque d’affaires. Terminé pour vous d’ajuster des présentations ou des modèles Excel jusqu’à l’aube, les banques d’affaires sont là pour ça ! Vous leur envoyez votre demande à 18h30 avant de rentrer chez vous en leur demandant le résultat pour le lendemain 9h et… ce sera fait ! Qui n’en a jamais rêvé ? 
  1. Vous serez au cœur des sujets stratégiques et confidentiels de l’entreprise. Vous aurez réellement la sensation de participer au développement de l’entreprise et généralement les dossiers sur lesquels vous travaillerez seront initiés par la directions générales de votre entreprise. Vous aurez de quoi briller à la machine à café ! 

Les inconvénients :

  1. Le confort se paye. Vous gagnerez en équilibre vie professionnelle / vie privée, mais vous perdrez en rémunération, c’est inévitable. A postes et expériences équivalentes, les banques d’affaires seront toujours plus attractives qu’un Corporate en termes de salaire. Mais ne vous méprenez pas, la rémunération en Corporate reste tout de même très honorable et vous pourrez continuer à narguer vos potes de promo partis en marketing ; après tout il n’y a que ça qui compte, non ? 
  1. Vous limiterez vos connaissances et compétences à un seul secteur d’activités. Par conséquent, votre courbe d’apprentissage sera moins exponentielle qu’en banque d’affaires. 

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Ils nous citent :

Cnews.fr, le leader français de l'actualité en continue nous cite dans son article sur la réussite d'une carrière financière.

LegaVox.fr, le site juridique de référence en France nous cite dans son article sur les juristes corporate en M&A.

CréationEntreprise.fr, le site de référence sur l'entrepreneuriat nous cite dans son article sur la maîtrise des concepts financiers.

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