Vous avez certainement tous déjà eu cette sensation d’incompréhension quand vous avez entendu, pour la première fois, la notion de « Bull Market ». Inutile de vous préciser que ce n’est pas une notion que vous étudierez à l’école. C’est la raison pour laquelle l’équipe The Big Win a jugé qu’il serait peut-être bon de consacrer tout un article sur la notion de Bull Market. En effet, quel que soit votre cursus universitaire ou votre carrière en finance, il arrivera un jour où vous serez confrontés à la notion de Bull Market. Notre objectif est de vous communiquer tout ce qu’il faut savoir sur cette notion afin de ne pas être déstabilisé quand ce moment arrivera. Et plus particulièrement si ce moment arrive lors d’un entretien d’embauche. Car oui, la question « pouvez-vous définir un Bull Market ? » est un classique des questions d’entretiens en finance. Dans cet article, nous avons regroupé absolument tout ce que vous devez connaitre sur la notion de Bull Market : définition, l’analyse d’un Bull Market, des exemples concrets ainsi que son utilisation quotidienne dans le monde de la finance.
Définition d’un Bull Market
La notion de Bull Market caractérise une hausse des prix d’un marché boursier sur une période plus ou moins longue. Il est d’usage d’employer le terme Bull Market lorsque nous observons une hausse des prix d’au moins 20% sur une période de deux mois minimums.
Pour nos lecteurs les plus rigoureux, nous sommes réellement dans une phase de Bull Market lorsque les prix augmentent d’au moins 20% après une chute d’au moins 20%, soit après un Bear Market. Néanmoins, il est important de noter que cette analyse très précise se perd au quotidien et nous avons tendance à limiter le terme de Bull Market à une hausse des prix d’au moins 20%.
En règle générale, nous utilisons la notion de Bull Market seulement pour définir une hausse prolongée des prix d’un marché boursier. Cependant, il n’est pas impossible de retrouver ce terme dans diverses analyses financières comme par exemple dans des analyses d’indices boursiers (exemples : CAC40, S&P500, etc…), dans des analyses de cours d’actions d’entreprises (exemples : Tesla, Microsoft, etc…) ou encore dans des analyses de cours de commodités (exemples : Or, Pétrole, etc…).
Pourquoi l’image du taureau pour définir un Bull Market ?
L’image du taureau n’a pas été choisie au hasard pour donner la notion de Bull Market. En effet, cette expression trouve son origine dans l’analyse même de l’animal en question et plus particulièrement dans sa manière d’attaquer. Et pour cause, le taureau aura tendance à frapper son ennemi avec ses cornes en réalisant un mouvement partant du bas vers le haut, ce qui traduit quelque part, une hausse des prix.
Petit aparté sur la notion de Bear Market où l’ours s’oppose au taureau. L’image de l’ours est utilisée pour définir un Bear Market, un marché où les prix auront tendance à baisser. En effet, lorsqu’un ours attaque, il réalise avec sa patte, un mouvement de haut vers le bas, ce qui traduit, de manière imagée encore une fois, une baisse des prix.
Les différentes phases d’un Bull Market
Pour repérer / anticiper un Bull Market, il est primordial de connaitre les différentes phases qui le composent. En effet, un Bull Market peut se décomposer en quatres phases bien distinctes :
- Première phase : la première phase d’un Bull Market est généralement une étape post Bear Market où la plupart des investisseurs ont déserté le marché en question et où les prix sont faibles. De nouveaux investisseurs commencent à étudier ce marché en perspective d’investissements futurs.
- Deuxième phase : la seconde phase d’un Bull Market caractérise un retour des investisseurs. Les investisseurs sont conscients du potentiel du marché pour se transformer en Bull Market et investissent en connaissance de causes. Cette phase a tendance à augmenter les prix de marché.
- Troisième phase : la troisième phase d’un Bull Market se distingue par une effervescence des investisseurs. Les prix sont en hausse ce qui attire de nouveaux investisseurs en quête de profits. De manière générale, cette phase d’un Bull Market est considérée comme étant la plus « puissante ».
- Quatrième phase : dans la dernière phase d’un Bull Market, le marché est saturé. Il y a très peu de nouveaux investisseurs, la volatilité du marché est forte et les volumes échangés sont importants. Cette quatrième phase est clairement une phase de spéculation qui prend fin dés lors que les investisseurs réalisent que le marché est « surcoté ».
La formation des Bull Markets
Un marché financier évolue en fonction des achats et des ventes réalisés par les investisseurs qui le composent. En effet, ces investisseurs cherchent à investir leur argent en quête de profits. Inutile de rappeler que c’est le but premier d’un investisseur lambda.
A cet effet, les investisseurs sont constamment en veille et scrutent l’évolution des marchés grâce aux nombreux indicateurs financiers et économiques disponibles (exemples : taux d’inflation, taux d’intérêts, évolutions des indices, etc…). Vous l’avez certainement compris au travers du chapitre précédent sur les différentes phases d’un Bull Market : les réactions des investisseurs impactent fortement la manière dont va réagir un marché financier.
Par conséquent, un Bull Market prend forme à partir du moment où les investisseurs commencent à trouver une certaine attractivité dans un marché spécifique et commencent donc à investir dans l’espoir de réaliser un profit plus tard. Une entrée plus ou moins massive d’investisseurs dans un marché quelconque engendrera une hausse des prix certaine qui pourra aboutir à une situation de Bull Market.
Il est également important de préciser que de nombreux facteurs externes au marché peuvent précipiter une hausse des prix de ce dernier. Dans le chapitre suivant, nous revenons sur deux exemples historiques de Bull Markets qui ont pris forme, principalement à cause de facteurs exogènes et non à une convergence d’investisseurs.
Bull Market : deux exemples historiques
Afin de présenter la notion de Bull Market sous tous ces angles à notre lecteur, il nous semblait pertinent d’intégrer des exemples historiques concrets de Bull Market. C’est donc dans ce chapitre que nous revenons sur deux exemples phares de Bull Markets : la période avant l’éclatement de la bulle internet et la période post crise des subprimes.
Avant l’éclatement de la bulle internet en Mars 2000
Pour analyser ce Bull Market, il faut se repositionner à la fin des années 1990, époque marquée par une véritable effervescence des investisseurs autour des entreprises du secteur technologique. Trois principaux facteurs expliquent cette affection massive pour les entreprises de la tech :
- A cette époque, nous sommes au début de la révolution interne. En effet, le début de cette décennie sera marqué par l’apparition du World Wide Web, la naissance des moteurs de recherche et plus tard par le développement des réseaux sociaux. Nous ne manquerons pas de mentionner que le secteur informatique a également évolué en conséquence avec la création du web et de tout ce que cela implique, c’est-à-dire les modems, les navigateurs, les fournisseurs d’accès à internet, l’ADSL et plus tard la fibre. En clair, beaucoup d’investisseurs prévoyaient cette révolution technologique qui était sur le point de redéfinir les codes de notre société.
- Tous les indicateurs macroéconomiques étaient propices à la création d’une bulle internet : inflation faible, taux d’intérêts faibles, entreprises à fort potentiel de développement (et donc de profits). Tous les ingrédients étaient réunis pour attirer les investisseurs avides de gains.
- Le paysage technologique n’a cessé d’évoluer durant la décennie 1990 avec l’éclosion de multiples start-ups technologiques. Les investisseurs n’avaient plus qu’à se servir !
Ce Bull Market durera plus ou moins 10 ans, période durant laquelle nous assisterons à de multiples IPOs records et où nous verrons l’argent couler à flot ! Comme vous le savez déjà, ce Bull Market prendra fin en Mars 2000, date à laquelle la Banque Fédéral Américaine réhaussera ses taux d’intérêts, ce qui aura pour effet d’éclater cette bulle.
Ci-dessous, un graphique illustrant l’évolution du S&P500 entre 1990 et 2000. En bleu, la période de Bull Market qui précéda l’éclatement de la bulle internet en Mars 2000. Nous constatons que le S&P 500 était à environ 630 points en Septembre 1990 avant de culminer à 2395 points en Mars 2000, soit une augmentation d’environ 280%.
Source : https://www.macrotrends.net/2324/sp-500-historical-chart-data
La période post crise financière de 2008
Il est important de savoir qu’au moment où cet article est rédigé, en Octobre 2021, nous sommes actuellement en pleine situation de Bull Market, et ce, depuis la fin de la crise financière de 2008.
Avant d’étudier ce Bull Market, il nous semble particulièrement intéressant de faire un petit rappel sur la crise financière de 2008. Vous avez certainement déjà entendu parler de cette crise financière puisqu’il s’agit, en réalité, de la crise des « subprimes ». Le marché des subprimes est un marché composé de prêts risqués destinés à une clientèle généralement peu solvable et / ou qui présente un historique de crédit compliqué. De manière plus explicite, le marché des subprimes permet à cette catégorie de client d’emprunter de l’argent pour, par exemple, acquérir des biens immobiliers.
La particularité de ce type de prêts est que le taux d’intérêt est révisable, en plus d’être majoré d’une prime de risque. Concrètement, le client peut voir son taux d’intérêts révisé à la hausse du jour au lendemain, ce qui peut être très problématique surtout pour une clientèle avec un historique de crédit difficile.
Cette crise financière commencera à prendre forme aux Etats-Unis, entre 2004 et 2006, période durant laquelle la banque fédérale américaine décidera de rehausser, progressivement, ses taux d’intérêts. La conséquence fut directe puisque tous les taux d’intérêts associés aux prêts immobiliers du marché des subprimes ont commencé à augmenter. Comme vous pouvez vous en douter, une grande majorité des emprunteurs se sont retrouvés face à des mensualités grandissantes et ont donc commencé à accumuler les retards de paiements. Cette spirale infernale arrivera jusqu’à un certain point où les banques se retrouveront dans l’obligation de saisir les biens immobiliers associés à ces prêts dans l’objectif de les revendre pour se rembourser.
Ce phénomène fera chuter drastiquement le prix de l’immobilier dans la mesure où il y avait beaucoup plus d’offre (c’est-à-dire des biens immobiliers à vendre) que de demande (c’est-à-dire des acquéreurs potentiels). Par conséquent, les banques ont également commencé à se retrouver dans une situation compliquée car la valeur des biens vendus ne permettait plus de rembourser totalement la valeur des prêts accordés. Inutile donc de vous dire que certaines banques ont dû faire faillite durant cette crise des subprimes et notamment la célèbre banque Lehman Brothers.
Cette crise financière américaine ne tardera pas longtemps avant de se transformer en une crise mondiale. Une grande majorité des banques dans le monde entier ont été contraintes de déprécier la valeur de leurs actifs concernés par la crise des subprimes.
C’est donc après cette crise que nous assisterons à l’un des plus longs Bull Market de l’histoire du monde de la finance. A titre d’exemple, depuis la fin de la crise des subprimes, le S&P 500 n’a plus connu une baisse prolongée d’au moins 20%. Inutile donc de vous dire que nous vivons, actuellement, un moment historique d’un point de vue financier !
Ci-dessous, un graphique du S&P 500 sur lequel nous avons identifié le Bull Market que nous vivons actuellement. En Février 2009, le S&P 500 atteignait les 947 points tandis qu’aujourd’hui, il culmine à 4357 points, autrement dit une évolution d’environ 360% en l’espace de 12 ans !
Utilisations quotidiennes de la notion de « Bull Market »
Dans ce dernier chapitre, nous revenons sur les différentes utilisations qui peuvent être faites de la notion de Bull Market et que vous serez susceptibles de rencontrer lors de votre future carrière en finance :
- Le terme « bull », comme vous le savez déjà, signifie taureau en anglais, mais pas seulement ! En effet, il permet de caractériser un investisseur optimiste par rapport aux marchés financiers et qui prévoit une hausse à moyen terme des prix.
- Le terme « bullish » désigne un investisseur qui aura tendance à prendre des positions plus ou moins longues sur les marchés financiers afin de faire des profits le jour où les prix seront à leur apogée.
- La notion de « bullish » pourra également s’employer pour désigner une tendance des prix à augmenter sur le court / moyen terme.